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Les délires d'un crapaud

Vendredi 21 décembre 2012 à 1:22

En France, on assiste par période à des débats sur la refonte du système scolaire, mais aussi sur les statuts des enseignants des établissements du privé...

Je pense qu'il serait largement temps de rééquilibrer les choses.
Oui, le niveau des élèves baisse en France. C'est une chose admise, et surtout, prouvée, désormais. Il suffit de voir les résultats du dernier rapport PISA, où les petits français font partis des rares élèves dont le score a baissé. Pire, il révèle des inégalités d'enseignement graves.

Alors oui, la refonte de l'école est plus que nécessaire en France. En offrant plus de soutien, en créant enfin BEAUCOUP plus de postes (et pas en promettant ou en faisant semblant d'en créer), en déchargeant enfin un peu les classes. Ceux qui dans leur jeunesse n'ont pas connu les classes à 35 ou 40 élèves, même quand ils protestent contre un tel nombre, ne peuvent pas réellement aborder la catastrophe que de telles classes constitue. En repensant aussi certains enseignements, mal adaptés à la façon dont les enfants et adolescents apprennent. En mettant l'accent sur des points essentiels. Quel intérêt, pour un élève en difficulté, d'étudier à plusieurs reprises le même sujet de géographie au cours de sa scolarité. Je peux donner un exemple. J'ai vu, en histoire, le Moyen-âge en primaire et au collège. J'ai dû subir l'enseignement sur la première et la seconde guerre mondiale au collège et au lycée. J'ai abordé en chimie certaines notions communes en 3ème et en 2nd. Et j'en passe. Et les notions essentielles, comme simplement des notions en grammaire, orthographe, conjugaison, passaient à la trappe. Pire, j'avais de quoi m'affliger en voyant le niveau de vocabulaire moyen de mes camarades de classe, comme une classe de 3ème qui ne connait pas le mot "roseau" lors de la dictée du Brevet des collèges. A quasiment 15 ans.

Mais cela ne suffit pas.

Les écoles privées, en France, bénéficient d'aides de l'Etat et des collectivités territoriales. Ainsi, bien sûr, que des frais de scolarité payés par les parents (trop peu par rapport aux aides institutionnelles). Dans ces classes, partiellement (largement) payées par le contribuable, les enfants ont droit a des classes équilibrées. Plus calmes. Les enseignants ont souvent des conditions de travail plus facile (pas toujours, mais pour lever le doute, faites quelques recherches google !!!). Certes, ils ont une retraite moindre, par rapport aux enseignants du public (même si ça ne va pas durer). Mais avec des contraintes et des risques moindres dans leur travail. La chose est donc parfaitement normale.

Nous voulons décharger les classes, assurer un meilleur enseignement, de même niveau pour tous ?
Alors faisons du soutien scolaire
Déchargeons les classes
Améliorons la mixité au sein des écoles
Supprimons les écoles privées. Ou plutôt, rendons les publiques.
Ainsi, tous les professeurs travailleront dans les mêmes conditions, seront rémunérés de la même façon et auront la même retraite. L'enseignement sera réellement libre et gratuit (et aussi laïc, ce qui est une valeur de notre République, il me semble. N'oublions pas que 95% des écoles privées sont catholiques). Chaque élève aura une meilleure chance d'avoir un enseignement respectant le principe d'égalité.
Et si vraiment des parents veulent un enseignement catholique, ils pourront toujours envoyer leurs pauvres enfants au catéchisme...

Lundi 29 octobre 2012 à 12:48

La période de Noël n'arrive que d'ici deux mois. Pourtant, les catalogues publicitaires des magasins de jouets arrivent déjà.
Ayant cette année deux enfants dans mon entourage, j'ouvre stupidement un de ces catalogues, me disant que j'allais économiser du temps.
En feuilletant ce "truc", j'oublie totalement pourquoi je l'ai ouvert. Je ne vois plus qu'une chose.
D'horribles pages roses, avec des petites filles, montrant à quel point il est amusant pour une fille de manier un fer à repasser, un aspirateur, une cuisinière, un nécessaire pour agent d'entretien, une caisse enregistreuse "tout comme maman".
Sur les pages bleues, des petits garçons, qui "comme papa", conduisent des voitures de courses, font le barbecue, ont des ateliers de bricolage, des kits de construction...

C'est à se demander pourquoi inculquer la simple notion d'égalité des sexes à nos enfants. De toute façon, dès qu'ils ouvrent ce genre de catalogues, le boulot fait s'évanouit. Ces ramassis de sexisme nauséabond ne font que rappeler à quel point notre planète et ses publicitaires négligent le principe de la parité homme/femme, enfermant les êtres humains dans des rôles sans fondements, et encourageant des à prioris sociaux dignes de l'âge de pierre.

Pour rappel, en France, les femmes assurent encore 80% des tâches ménagères à leurs domiciles, malgré des vies actives professionnellement où leurs salaires sont en moyenne inférieurs de 27% à deux des hommes. En partie parce qu'elles représentent 85% des travailleurs précaires, en partie parce qu'elles n'ont pas de morceaux de barback pendant entre les jambes. Pire, enfermer ainsi les femmes dans des rôles inférieurs conduit à des dérives bien plus graves encore. Ainsi, en France, au sein des couples, 1 femme sur 10 est une femme battue. Une femme en meurt tous les deux à trois jours (2.5 en moyenne). Chaque année, 75000 femmes sont violées. Sans parler des insultes, et remarques quotidiennes (un petit aperçu ici.) Ces situations sont inacceptables. Et il est encore plus inacceptable que ce genre de choses soit renforcé par des publicitaires sans scrupules au sein d'une société déjà plus que trop complaisante envers ce genre de clichés.

Alors si comme moi, vous en avez assez, ne laissez pas les enfants voir çà.

Attrapez le catalogue, et brûlez le.

Vous pouvez :
- Faire partir le barbecue avec
- Faire partir le feu dans le foyer de la cheminée
- Le mettre dans un poêle
- Mettre le feu à une agence de pub

Les méthodes ne manquent pas...

Et de grâce chers parents, apprenez leur les principes de parité qui devraient être acquis depuis longtemps au sein de notre société. Et mieux, montrez leur ... ;)

Vendredi 19 octobre 2012 à 13:28

Là encore, deux poids, deux mesures.

En France, le piratage est interdit.

Le terme piratage est en fait assez large.
Il recouvre l'intrusion illégal sur des réseaux et serveurs privés ou gouvernementaux, ou hacking (pas toujours injustifiés, mais c'est une autre histoire ^^), le téléchargement illégal, c'est-à-dire le téléchargement de produits sous licence (si, si, c'est considéré comme du piratage, ce n'est pas une blague), le phreaking, le carding, le cracking (les définitions sont ici), et j'en passe...

Mais il existe une pratique qui n'est pas considérée comme du piratage, et qui pourtant, en est bien. Il s'agit du Copyfraud.

Le Copyfraud se définit par le fait de :

        - déclarer posséder des droits d'auteur sur du matériel du domaine public,
        - imposer des restrictions d'utilisation du matériel allant au-delà de ce que la loi permet,
        - déclarer posséder des droits d'auteur sur la base de possession de copies ou d'archives du matériel,
        - déclarer posséder des droits d'auteur en publiant un travail du domaine public sous un support différent.

Si vous voulez un exemple concret de copyfraud en France, il suffit de s'intéresser au tout récent scandale de l'inist-CNRS, qui revend sur la base de données Refdoc des documents en accès libres sur d'autre sites (voir ici pour plus d'infos). Certes, il y a eut condamnation de cette pratique en 2010, suite à la plainte d'un chercheur, même si le mot copyfraud n'a pas été prononcé. Mais le copyfraud est loin d'être un délit aussi connu, ni aussi poursuivi que le piratage, alors qu'il est tout aussi grave. Alors que c'est une forme de piratage, souvent à des fins commerciales, tout simplement. Une ancienne forme de piratage méconnue qui porte atteinte au patrimoine humain.
De grandes institutions se rendent coupables de copyfraud, comme par exemple, la Réunion des musées nationaux, ou la Bibliothèque nationale de France. Des éditeurs, aussi, font du copyfraud, comme Nabu Press. Sans être réellement inquiétée.

Alors si vraiment, mesdames et messieurs du gouvernement, qui nous serinez sans cesse à quel point les pirates informatiques, notamment ceux qui font du téléchargement illégal, sont dangereux, vous voulez acquérir ne serait-ce qu'un peu de légitimité dans la lutte contre le piratage, vous devriez commencer par vous occuper du copyfraud. Nul doute qu'une bonne partie de vos problèmes de piratage seront alors résolus.

Vendredi 19 octobre 2012 à 11:54

Nous parlions il y a quelques jours, entre autre, de la sécurité sociale.

Revenons y, sous un angle différent.

Comme vous le savez, nombres de soins ne sont pas remboursés intégralement, même en comptant les compléments mutuels.
Un site intéressant s'est développé à partie de cette constatation. Il s'agit du site Fourmi Santé.
Ce site est tout simplement, entre autre chose, un comparateur de prix entre les différents professionnels de santé en France. Un site utile, s'il en est, ces derniers temps. Ce site a été construit à partir de données publiques, donc légalement libre d'accès, tirées du site amelie-direct, site de l'assurance maladie.
Or, les organismes publics sont, en France, souvent facétieux...
En effet, la dirigeante du site Fourmi Santé a reçu une mise en demeure de la part de l’assurance maladie, lui ordonnant de cesser d’utiliser ses données publiques. Surprenant pour un comparateur qui a, en sus, reçu un prix gouvernemental récompensant les meilleurs projets web utilisant… Vous devinez ? Hé oui !!! Les données publiques.
Ce n'est là qu'un exemple supplémentaire du manque de cohérence entre gouvernement et administrations française.

Affaire à suivre...

Mercredi 10 octobre 2012 à 13:22

Il est temps de raconter la première petite histoire de ce blog

Je suis une jeune adulte avec des problèmes de dos. Ce genre de problème est courant dans ma famille. Dans ma jeunesse, j'ai fait une scoliose (que j'ai encore), une double lyse isthmique, une dystrophie de croissance, et j'ai passé près de deux ans dans un lombostat en plastique rigide. Aujourd'hui, enfin adulte, je souffre d'arthrose, et d'une hyper lordose. J'ai également des douleurs de type sciatique, sans que l'origine n'en soit pour le moment déterminée. On dit que le mal de dos est le mal du siècle.

Fin avril 2012, au lendemain d'une habituelle journée de travail sur un poste inadapté à la morphologie humaine, je me suis retrouvée dans la quasi impossibilité de bouger. J'ai été arrêtée deux mois, le temps de passer divers examens, et de retrouver suffisamment de mobilité pour de nouveau pouvoir être enchaînée à un siège 35H par semaine. Entre temps, j'ai absorbé des calmants (allant jusqu'à la morphine), et mon médecin m'a envoyée faire des séances de kinésithérapie.

Après la reprise, j'ai limité, puis arrêté les calmants. D'abord pour éviter le risque d'accoutumance, ensuite parce que travailler sous calmants n'est pas idéal. J'ai néanmoins continué les séances de kinésithérapie, en accord avec mon médecin traitant. J'ai également demandé à voir le médecin du travail. Je n'en pouvais plus de ces positions, dont je savais d'expérience qu'elles aggravaient mon état, par manque de place pour les jambes, et aussi à cause de sièges de bureau non réglables et souvent défectueux. J'ai vu le médecin du travail le 12 juillet 2012.

Il a demandé qu'une adaptation de poste soit faite dans les 2 mois. A ce jour, elle n'est toujours pas faite. De plus, durant ce rendez-vous, j'ai posé une question toute simple à ce médecin. Je lui ai demandé s'il avait déjà vu nos positions de travail. Et j'ai eu la surprise d'apprendre qu'il s'était opposé à leur installation 4 ans plus tôt; et qu'il avait signalé à plusieurs reprises les risques d'apparition et d'aggravation de troubles musculo-squelettiques liés à ces positions.

J'ai continué à travailler sur ces postes, malgré mon état. J'ai passé des soirées entières allongée, à ne pas tenir debout. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai simplement eu du mal à rentrer chez moi, tellement le simple fait d'appuyer sur un accélérateur était douloureux. Je peux dire que mon employeur m'a indignement laissée en souffrance en ne faisant pas cette adaptation de poste. Le seul soulagement que je trouvais était les séances chez le kiné.

Hier, j'ai appris que le kiné en question a reçu une lettre de la sécurité sociale. Un médecin conseil a décidé que mes séances de kiné n'étaient plus nécessaires, parce qu'il ne voyait pas leur utilité. Ce médecin conseil ne m'a pas convoquée, ne m'a pas examinée, n'a visiblement pas contacté mon médecin traitant avant de prendre cette décision.

A l'heure actuelle, je suis en vacances. Je sens mon état s'améliorer de jour en jour. Comme si, une fois bien positionnée, les séquelles de ce blocage que je trainais depuis des mois s'effaçaient.

Alors depuis quelques temps, j'en viens à me poser certaines question.

D'abord, le fameux trou de la sécu.
On nous parle sans cesse d'économie, de renflouement. Pour cela, on dérembourse certains médicaments jugés pas assez efficaces ou faisant courir au patient trop de risques. Or, ces médicaments, parfois ayant de lourds effets secondaires, ont été mis sur le marché après autorisation de l'ex-AFSSAP (maintenant devenu ANSM). Ce qui signifie qu'on été mis sur le marché des médicaments inefficaces, mais en plus dangereux, qui ont probablement contribué à détériorer la santé de nombreuses personnes en France (non, il n'y a pas que le médiator). Le plus grand scandale : les personnes qui siègent à la tête de ces organismes ont souvent des liens avec l'industrie pharmaceutique...

Ce qui m'amène à la première question :
Dans quelle mesure ces industries pharmaceutiques, qui sont donc responsables de l'empoisonnement de nombreuses personnes, n'apporteraient pas une contribution monétaire majeure aux caisses de la sécurité sociale ?

Deuxième question, car il ne faut pas tout mettre sur le dos des industries pharmaceutiques, on ne sait jamais :
Les médicaments déremboursés sont-ils vraiment inefficaces ou dangereux ?
Car si ce n'est pas le cas, alors on commence à voir l'aggravation d'un principe simple et vieux comme le monde : la santé, c'est pour les riches. Les pauvres et les moyennes classes n'ont qu'à crever.

Troisième question :
Dans quelle mesure un médecin qui ne m'a même pas vue ou examinée peut-il décider si j'ai besoin de soins ou non ?
Soit c'est de l'incompétence, soit on colle des quotas aux médecins conseils pour faire un max d'économie là-dessus aussi. Et on retrouve alors le principe de la médecine pour les riches, à terme, en décourageant les gens de se soigner.

Quatrième question :
Dans la mesure où mon employeur est au moins partiellement responsable de mon état, et de celui d'autres employés, en négligeant délibérément la santé de ses salariés, ne devrait-il pas payer une participation aux soins, ou une amende pour négligence ?

Enfin cinquième question :
Pourquoi une telle entreprise n'est pas inquiétée par les pouvoirs publiques (DIRECCTE) sur le sujet de la santé de ses salariés, malgré les alertes du médecin du travail qui n'a aucun pouvoir de décision ?

Ces questions resteront en suspend.
Ce serait trop gênant pour beaucoup d'y répondre....

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